La LNH renouvelée
Publié : 31 janv. 2013, 16:20
Il y a 42 ans naissait l'AMH (Association Mondiale de Hockey). Cette ligue qui n'a existé que quelques saisons a eu un impact majeur sur le hockey et sur la LNH telle qu'on la connait aujourd'hui.
Dennis Murphy et Greg Davidson avaient déjà connu du succès avec l'American Basketball Association. Les deux riches hommes d'affaires avaient réussi le tour de force d'obliger la NBA à fusionner. L'AMH avait exactement le même objectif. Le problème, c'est que les deux compères ne connaissaient rien de rien au hockey. L'AMH a été tournée en dérision dès sa fondation par les médias, les organisations de la LNH et même les fans de hockey. Toutefois, on a rit jaune quand en 1972, des concessions s'installent à Québec, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Vancouver, Philadelphie, au Minnesota, Chicago, New York et en Californie. Encore plus jaune quand les équipes décidèrent de se mettre ensemble pour que les Jets de Winnipeg mettent la main sur le légendaire Bobby Hull des Black Hawks de Chicago avec un contrat de 2.75 millions pour 10 ans. LE plus lucratif à ce jour jamais octroyé à un joueur de hockey. Son salaire était payé par les Jets en majorité mais aussi par les autres équipes qui venaient de donner une crédibilité à leur ligue avec un joueur concession, un star volée à la LNH. D'autres joueurs ont suivi. Bernard Parent, Jean-Claude Tremblay, nul autre que Monsieur Hockey, Gordie Howe qui rejoigna ses fils à Houston et plus tard à Hartford, Blaine Stoughton, Derek Sanderson, John Mackenzie, Robbie Ftorek, Pat Stapelton, Paul Henderson, Gerry Cheevers, Rejean Houle et Marc Tardif ne sont qu'un échantillon de joueurs qui ont déserté la LNH pour rejoindre la nouvelle ligue. Plus désastreux encore pour la LNH, l'AMH signa Wayne Gretzky à long terme quand les Oilers d'Edmonton et son riche proprio, Peter Pocklington lui accorda un contrat jusqu'en 1999 de 99 millions en 1976. Les équipes pigeaient dans les joueurs repêchés de la LNH en leur offrant des contrats faramineux ou les signaient avant même que la LNH tienne son repêchage annuel.
Le calibre de la LNH était solide. Jamais une autre ligue depuis ne s'est autant approché de la LNH, voir même la menacer. Pas même la KHL aujourd'hui. De plus l'AMH a ouvert l'Amérique du Nord aux joueurs d'Europe. La LNH n'en comptait que deux alors qu'ils étaient légion dans l'autre circuit. Sauf que...Davidson et Murphy ont abdiqué quand ils ont vu le nombre de concession tomber en faillite. Incapable de suivre le rythme des autres formations en pleine santé. De 16 équipes la ligue est tombée à 6 à sa dernière saison. Les deux hommes ayant fait beaucoup d'argent dans l'aventure, ils ont laissé la ligue qui s'est élu un président pour continuer leur route. Québec, Winnipeg, Edmonton, Hartford, Birmingham et Cincinnati étaient les derniers représentants. À Québec Marcel Aubut président des Nordiques convainc ses homologues de tenter le coup d'une fusion avec la LNH. À trois reprises ils ont essuyé un refus. Une ultime négociation aura lieu en 1978. L'AMH avec Marcel Aubut et Howard Baldwin en tête tente le tout pour le tout. On fusionne cette fois, ou encore on joue la prochaine saison à 6 et on relance une expansion, cette fois plus sérieuse. La LNH refuse encore. 4 équipes ont dit non, pour que ce soit accepté, il fallait 3 refus ou moins. À Québec, je me souviens de la protestation. Montréal a voté non. Le Canadien appartenant à la brasserie Molson est visé. Les propriétaires d'épicerie, de dépanneurs et les bars sortent tous les produits de cette brasserie de leurs établissements.
Mais...
Coup de théatre! Une semaine plus tard, on apprend que le propriétaire des Canucks de Vancouver veut ré-ouvrir le dossier. Grand patriote, (Les Canucks ne s'appellent pas ainsi pour rien.), le proprio de l'équipe de la Colombie-Britanique, a été agacé par la une du journal de Vancouver au lendemain du dernier refus. "Trois villes canadiennes disent non à trois autres." Les Canucks s'apprêtant à dire oui, Montréal n'ayant plus le choix, allait suivre. C'était gagné! La LNH imposa plusieurs conditions toutefois. Seuls Edmonton, Hartford, Winnipeg et Québec allaient faire leur entrée. Cincinnati et Birmingham seront donc compensés par les 4 autres. Ce qui avait déjà été prévu dans le plan. Le pire, ce fut que les 4 équipes ne devaient pas présenter ses matchs ailleurs que localement à la télé pendant 5 ans. Ainsi, pas exemple, les Nordiques de Québec n'ont pu être vu à la télé montréalaise pendant 5 années. Ce qui priva les équipes de revenus. Le but étant bien sûr de les faire crever. On ajouta aussi, que ces équipes doivent protéger que 4 joueurs plus 1 gardien de leur équipe actuelle alors que tous les autres étaient à nouveau soumis à un repêchage universel dans lequel les 4 équipes de l'AMH repêcheraient derniers. Chaque équipe qui prenait un joueur à une équipe de l'AMH, en libérait un. Ainsi les 4 formations se sont retrouvés avec plusieurs rejets des autres équipes pour faire leur entrée dans la LNH.
L'influence de l'AMH aujourd'hui
Cette ligue avait inventé le temps supplémentaire en saison régulière pour éviter les matchs nuls le plus possible. Tourné en dérision à l'époque, la LNH a adopté l'idée. Elle a aussi ouvertes ses portes aux joueurs d'Europe. Plusieurs règlements aujourd'hui sont empruntés à la défunte AMH. 5 joueurs de l'AMH ont été sur les deux équipes d'Étoiles de la LNH à leur première saison. Ce sont sur des ex-joueurs de l'AMH qu'on a misé pour vendre le hockey aux États Unis. Wayne Gretzky, Mark Messier, Mark Howe, Mike Liut, Rod Langway, Michel Goulet, Richard Brodeur, Rick Vaive, Paul Coffey provenaient tous du "circuit maudit".
Les Islanders de New York et les défunts Flames d'Atlanta sont nés de la crainte de l'AMH. Il fallait prendre ces marchés avant eux. L'expansion dans le plus grand nombre de ville possible, est aussi une façon pour la LNH de contrer l'arrivée d'un circuit compétiteur. Aujourd'hui, on pourrait à peine créer 8 équipes compétitives avec la LNH si on refaisait la même chose. Il faudrait 8 propriétaires très solides également. Plus que ceux qui étaient là à la naissance de l'AMH.
Dennis Murphy et Greg Davidson avaient déjà connu du succès avec l'American Basketball Association. Les deux riches hommes d'affaires avaient réussi le tour de force d'obliger la NBA à fusionner. L'AMH avait exactement le même objectif. Le problème, c'est que les deux compères ne connaissaient rien de rien au hockey. L'AMH a été tournée en dérision dès sa fondation par les médias, les organisations de la LNH et même les fans de hockey. Toutefois, on a rit jaune quand en 1972, des concessions s'installent à Québec, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Vancouver, Philadelphie, au Minnesota, Chicago, New York et en Californie. Encore plus jaune quand les équipes décidèrent de se mettre ensemble pour que les Jets de Winnipeg mettent la main sur le légendaire Bobby Hull des Black Hawks de Chicago avec un contrat de 2.75 millions pour 10 ans. LE plus lucratif à ce jour jamais octroyé à un joueur de hockey. Son salaire était payé par les Jets en majorité mais aussi par les autres équipes qui venaient de donner une crédibilité à leur ligue avec un joueur concession, un star volée à la LNH. D'autres joueurs ont suivi. Bernard Parent, Jean-Claude Tremblay, nul autre que Monsieur Hockey, Gordie Howe qui rejoigna ses fils à Houston et plus tard à Hartford, Blaine Stoughton, Derek Sanderson, John Mackenzie, Robbie Ftorek, Pat Stapelton, Paul Henderson, Gerry Cheevers, Rejean Houle et Marc Tardif ne sont qu'un échantillon de joueurs qui ont déserté la LNH pour rejoindre la nouvelle ligue. Plus désastreux encore pour la LNH, l'AMH signa Wayne Gretzky à long terme quand les Oilers d'Edmonton et son riche proprio, Peter Pocklington lui accorda un contrat jusqu'en 1999 de 99 millions en 1976. Les équipes pigeaient dans les joueurs repêchés de la LNH en leur offrant des contrats faramineux ou les signaient avant même que la LNH tienne son repêchage annuel.
Le calibre de la LNH était solide. Jamais une autre ligue depuis ne s'est autant approché de la LNH, voir même la menacer. Pas même la KHL aujourd'hui. De plus l'AMH a ouvert l'Amérique du Nord aux joueurs d'Europe. La LNH n'en comptait que deux alors qu'ils étaient légion dans l'autre circuit. Sauf que...Davidson et Murphy ont abdiqué quand ils ont vu le nombre de concession tomber en faillite. Incapable de suivre le rythme des autres formations en pleine santé. De 16 équipes la ligue est tombée à 6 à sa dernière saison. Les deux hommes ayant fait beaucoup d'argent dans l'aventure, ils ont laissé la ligue qui s'est élu un président pour continuer leur route. Québec, Winnipeg, Edmonton, Hartford, Birmingham et Cincinnati étaient les derniers représentants. À Québec Marcel Aubut président des Nordiques convainc ses homologues de tenter le coup d'une fusion avec la LNH. À trois reprises ils ont essuyé un refus. Une ultime négociation aura lieu en 1978. L'AMH avec Marcel Aubut et Howard Baldwin en tête tente le tout pour le tout. On fusionne cette fois, ou encore on joue la prochaine saison à 6 et on relance une expansion, cette fois plus sérieuse. La LNH refuse encore. 4 équipes ont dit non, pour que ce soit accepté, il fallait 3 refus ou moins. À Québec, je me souviens de la protestation. Montréal a voté non. Le Canadien appartenant à la brasserie Molson est visé. Les propriétaires d'épicerie, de dépanneurs et les bars sortent tous les produits de cette brasserie de leurs établissements.
Mais...
Coup de théatre! Une semaine plus tard, on apprend que le propriétaire des Canucks de Vancouver veut ré-ouvrir le dossier. Grand patriote, (Les Canucks ne s'appellent pas ainsi pour rien.), le proprio de l'équipe de la Colombie-Britanique, a été agacé par la une du journal de Vancouver au lendemain du dernier refus. "Trois villes canadiennes disent non à trois autres." Les Canucks s'apprêtant à dire oui, Montréal n'ayant plus le choix, allait suivre. C'était gagné! La LNH imposa plusieurs conditions toutefois. Seuls Edmonton, Hartford, Winnipeg et Québec allaient faire leur entrée. Cincinnati et Birmingham seront donc compensés par les 4 autres. Ce qui avait déjà été prévu dans le plan. Le pire, ce fut que les 4 équipes ne devaient pas présenter ses matchs ailleurs que localement à la télé pendant 5 ans. Ainsi, pas exemple, les Nordiques de Québec n'ont pu être vu à la télé montréalaise pendant 5 années. Ce qui priva les équipes de revenus. Le but étant bien sûr de les faire crever. On ajouta aussi, que ces équipes doivent protéger que 4 joueurs plus 1 gardien de leur équipe actuelle alors que tous les autres étaient à nouveau soumis à un repêchage universel dans lequel les 4 équipes de l'AMH repêcheraient derniers. Chaque équipe qui prenait un joueur à une équipe de l'AMH, en libérait un. Ainsi les 4 formations se sont retrouvés avec plusieurs rejets des autres équipes pour faire leur entrée dans la LNH.
L'influence de l'AMH aujourd'hui
Cette ligue avait inventé le temps supplémentaire en saison régulière pour éviter les matchs nuls le plus possible. Tourné en dérision à l'époque, la LNH a adopté l'idée. Elle a aussi ouvertes ses portes aux joueurs d'Europe. Plusieurs règlements aujourd'hui sont empruntés à la défunte AMH. 5 joueurs de l'AMH ont été sur les deux équipes d'Étoiles de la LNH à leur première saison. Ce sont sur des ex-joueurs de l'AMH qu'on a misé pour vendre le hockey aux États Unis. Wayne Gretzky, Mark Messier, Mark Howe, Mike Liut, Rod Langway, Michel Goulet, Richard Brodeur, Rick Vaive, Paul Coffey provenaient tous du "circuit maudit".
Les Islanders de New York et les défunts Flames d'Atlanta sont nés de la crainte de l'AMH. Il fallait prendre ces marchés avant eux. L'expansion dans le plus grand nombre de ville possible, est aussi une façon pour la LNH de contrer l'arrivée d'un circuit compétiteur. Aujourd'hui, on pourrait à peine créer 8 équipes compétitives avec la LNH si on refaisait la même chose. Il faudrait 8 propriétaires très solides également. Plus que ceux qui étaient là à la naissance de l'AMH.